mardi 30 juin 2015

CRITIQUE LE TEMPS QUI PASSE

Chronique de Le Temps Qui Passe


Sans faire grand bruit depuis son tube « Le Rital », remontant à l'année 1983, Claude Barzotti n'en continue pas moins son bonhomme de chemin en studio. Sept ans après, il se rappelle aux bons souvenirs avec « Aime-moi », puis, entre deux compilations, célèbre Une Autre Vie dans l'album homonyme de 2011. Quatre ans et une crise cardiaque plus tard, le « Rital belge » revient avec douze nouvelles chansons réunies sous l'intitulé Le Temps Qui Passe.

Comme en écho, le titre d'ouverture « Quand les enfants s'en vont » distille un air de nostalgie à travers des phrases elliptiques que les personnes concernées comprendront. La voix éraillée et le sens de la mélodie sont toujours présents. Fort de se démarquer d'une fausse étiquette « variété » qui lui colle à la peau, Claude Barzotti assène des textes vécus sur des arrangements honnêtes. « D'accord, d'accord », « Je bois » sur un duo piano-accordéon sobre, ou « Algérie », évoquant au passage d'autres déracinés et l'enfant chéri Zidane, démontrent clairement ses attaches à la chanson réaliste.

 Ce registre n'exclut pas de chanter l'amour, comme à plusieurs occasions dans « La Muette », « C'est chez toi », « Si on osait » et « J'te promets pas ». Sur « Ce que tu dois être belle », c'est dans un surprenant duo sensuel et country avec Jeane Manson que l'amour charnel s'exprime. À la façon de Claude Barzotti, les sentiments priment sur les effets de manche. Discrets l'un comme l'autre, l'homme et le chanteur se confondent et se complètent. 

 Ce qui est sans doute son meilleur album dévoile d'autres facettes, comme cette ode à un amour d'adolescence, « Ma môme », offrant un vibrant cri du cœur final. S'inscrivant dans la logique des souvenirs enfouis sans s'être enfuis, « Un village abandonné » et « Papa » remontent à la source de la mémoire. Loin d'être un baroud d'honneur, Le Temps Qui Passe décline une belle et profonde variété d'émotions.
Loïc Picaud

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