samedi 8 février 2014

ARTICLE PRESSE 2011





"Un chanteur d'émotions"
Après trois années de tournée Age tendre, Claude Barzotti figure parmi les chouchous du public. Un beau challenge pour le chanteur italio-Belge, qui se bat contre l'alcoolisme.

Interview de Marc Uytterhaeghe

De tous les artistes qui participent à la tournée Age tendre er tête de bois, Claude Barzotti et – avec le Corse Michel Orso – sans doute le plus disponible. Ne rechignant jamais à poser pour une photo, à signer un autographe ou même à donner un récital acoustique. Il faut dire qu’il revient de loin . Il ne le cache pas, le plus Rital des chanteurs belges a connu de gros problèmes d’alcool. Il s’en est sorti grâce à la tournée, entamée en 2007. Mais, sincère, il ne cache pas que c’est difficile de tenir.

Quels sont vos projets dans l’immédiat ?

La première chose, c’est terminer cette tournée en cours. Ce sera jusqu’en février… Et puis je suis en pleine écriture d’un nouvel album qui devrait sortir après. Et là, je viens de terminer l’écriture d’un livre.
Il parle de quoi ?
C’est ma biographie, écrite avec ma complice Anne-Marie Gaspard, avec qui j’ai écrit la plupart de mes chansons.

C’était important pour vous de vous pencher sur votre passé ?

Sincèrement, jamais je n’aurais cru faire un livre. Mais après avoir fait l’Olympia en 2009, une grosse maison d’édition m’a signé un contrat…

Il y a des choses que vous aviez oubliées ?

Oh oui, je n’ai pas de mémoire ! Je ne me souviens même pas de ce que j’ai mangé hier soir… (rires). Heureusement, j’ai un frère qui a une mémoire d’éléphant. Il m’a beaucoup aidé.
Vous reprenez votre parcours depuis votre naissance à Châtelineau…
Oui, puis le retour en Italie… Mes parents étaient un peu des nomades. Ils sont passés par la Suisse, mais mon frère et moi on a été éjectés parce que nous n’avions pas de contrat de travail !! C’est difficile d’en avoir un à deux ans et demi mais bon… Mes parents ont été obligés de nous ramener en Italie , où nous avons vécu avec mon grand-père… j’ai fait ma première année primaire en Italie. Puis mes parents sont partis s’installer au Luxemboug, à Diekirch. Là, j’ai fait mes deuxièmes et troisièmes primaires, puis je suis revenu définitivement en 1962 en Belgique, à Court –Saint- Etienne.

Où vous habitez toujours…

Oui, je ne bouge pas, j’ n’ai rien trouvé de mieux (sourire). J’y suis bien.
Casanier ?

Oulà, je suis le plus grand pantouflard au monde ! J’adore être chez moi. Je ne sors jamais. Je ne connais pas les boîtes. Je suis un solitaire. Ou alors je sors manger un bout avec mes amis...
Qui dit livre dit bilan. Vous avez des regrets dans votre vie ?
Oui… j’ai eu des problèmes d’alcool, tout le monde le sait… Je n’ai jamais touché à une cigarette ou à la drogue, mais l’alcool… Le  pire, c’est que j’ai bu mon premier verre à 32 ans. C’est comme ça, c’est une maladie… Je me soigne, mais ce n’est pas facile. Mais là , ça va beaucoup mieux.

La tournée rencontre un succès pour des chanteurs que l’on qualifie de ringards…
Ce sont certains journaux français qui disent cela. Mais je les mets au défi : en 2040, je suis sûr qu’on ne parlera pas des chanteurs des années 2000. Après les victoires de la musique, c’était impossible pour moi de siffler une chanson. Or, une chanson, c’est fait pour ça, non ?
Dans la nouvelle génération, vous ne sauvez vraiment personne ?
Il y en a un que j’aime beaucoup c’est Grégoire. C’est très joli ce qu’il fait.
Cela pourrait vous tenter de produire votre prochain album via internet, comme lui ?
Non, car internet et moi n’allons pas de paire. Je ne comprends rien, je n’ai pas d’ordinateur. Je veux être propre producteur, faire ce que je veux quand je veux …
Votre album qui s’annonce, cela parlera toujours d’amour, des femmes…
(Il interrompt). Je pense que c’est ça le problème des journalistes :vous pensez que je n’ai écrit que des chansons d’amour …Mais moi, je suis un chanteur d’émotions. J’ai écrit des chansons à l’incommensurable tendresse de ma mère, à la gloire de mon père…

Dans dix ans, vous vous voyez comment ?

Si je vis encore, je me vois sur scène ! Je n’ai pas envie d’arrêter ce métier, parce que je l’aime. Lors de la tournée, je passe après Isabelle Aubret et je peux vous dire que je dois être en forme ! Je ne peux pas dormir sur scène.

Un petit café
Si Claude Barzotti n’a pas eu une vie facile ( ses problèmes d’alcool sont en partie liés à la pression et aux ennuis judiciaires dont il est sorti blanchi), il s’est toujours intéressé à d’autres domaines que le chansons.< En 1986, je me suis dit que chanteur, c’était un métier éphémère. Il y avait une vente publique d’un petit café à Court-Saint-Etienne. J’étais au Canada à ce moment-là. J’ai donné une procuration et j’ai acquis ce café pour 1.2 million de francs belges à l’époque (30.000€) >.


Interview de Marc Uytterhaeghe



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