France Dimanche: Vous étiez à l’Olympia les 18 et 19 Janvier derniers avec une chanson intitulée Je reviens d’un voyage. De quel voyage s’agit-il ?
Claude Barzotti : De celui de l’alcool m’a emmené … en enfer ! J’ai fait onze cures de désintoxications qui n’ont pas marché. J’arrivais même à boire dans les centres en prétextant que je buvais du coca dans une bouteille remplie aux trois- quarts de whisky ! J’ai fait vivre un cauchemar à mon entourage en me mettant dans des états pitoyables, et ça, durant plus de vingt ans. Je buvais tout de même une bouteille entière d’alcool fort chaque soir !
F.D : Pour quelles raisons êtes-vous tombé dans cette dépendance ?
C.B : C’était consécutif au trac. La première fois que j’ai bu un verre d’alcool j’avais 32 ans. C’était pour me donner du courage… Ensuite, j’avais un besoin de ma dose d’alcool pour ne plus ressentir la peur de monter sur scène. J’avais le visage bouffi, j’étais tout le temps essoufflé .Et puis, il y a quatre mois, le producteur de la tournée Âge tendre et têtes de bois a menacé de virer si je ne remédiais pas à ce problème immédiatement. Il m’a avoué qu’il avait même lancé un pari sur ma tête avec un autre membre de l’équipe pour savoir si j’était capable d’arrêter de boire. Çà a été, pour moi un véritable détonateur. J’aime tellement l’ambiance de cette tournée, l’entente entre les artistes, la scène… ça m’a vraiment décidé à arrêter. Je me suis sevré grâce à ma seule volonté. Aujourd’hui le Barzotti nouveau est arrivé ! J’ai perdu dix kilos en quelques jours seulement et je me sens en pleine forme. En fait, j’ai le sentiment qu’une nouvelle vie commence. Bien sûr, monter sur la scène de l’Olympia me fait un peu peur ! Mais j’ai appris à gérer mon stress. Je sais que, après une ou deux chansons, le trac passe.
F.D : Pourquoi s’infliger de telles frayeurs ? Vous semblez pourtant à l’abri du besoin…
C.B : Parce que j’ai la musique dans le sang. Il y a une coutume en Italie qui veut que, pour qu’un enfant devienne chanteur, son père accroche son cordon ombilical dans un buisson épineux. C’est ce que mon père, Antonio, a fait à ma naissance. Il doit donc y avoir du vrai dans cette tradition…
F.D : Vous fêtez vos trente-cinq ans de carrière avec un nouvel album. Qui est Poupée, à qui vous avez consacré une chanson ?
C.B : Ma petite chatte qui m’a quitté cet été. Je n’aimais pas du tout les chats jusqu’au jour où, en me rendant à la chapelle que j’ai fait construire pour mon père, je l’ai rencontrée. Elle avait trois ou quatre mois et jouait avec les cierges. Deux ou quatre jours plus tard, j’y suis repassé et elle était toujours là, à sauter sur les pierres tombales. Elle m’a suive jusqu’à ma voiture et, quand j’ai ouverte la porte, elle s’y est engouffré. Entre nous, ça été le grand amour. Et puis, en août, elle est rentrée une nuit en miaulant étrangement ; Le lendemain, c’était fini. J’étais comme un fou tant j’ j’étais malheureux…
F.D. : N’ en avez-vous pas assez de votre statut d’éternel célibataire ? C.B. : Non ! Pas du tout… J’aime trop les femmes pour n’en choisir qu’une !
Article de Daphné De Givry pour France Dimanche. Photos Stéphane Lemouton

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